14 Octobre 2010

Le suivi de la végétation

Les arbres, les plantes, les cultures… poussent et se répartissent sur le globe au rythme des saisons et des variations climatiques. Depuis plus de 20 ans, les satellites suivent ce ballet végétal et offrent une vision de plus en plus fine de l’occupation des sols.

30 ans d’archives pour voir évoluer la végétation

« Les mesures faites dans le rouge et le proche infrarouge par les instruments de satellites comme Spot ou Envisat révèlent la présence de végétation à l’échelle du globe » annonce d'emblée Gérard Dedieu, ingénieur du CNES affecté au CESBIO (1).

Car si les feuilles réfléchissent la lumière verte (et sont donc vertes !), elles réfléchissent très peu le rouge.

Par ailleurs, plus les feuilles sont denses, plus elles renvoient la lumière infrarouge.

En combinant ces 2 mesures, il est alors possible d’obtenir un « indice de végétation », idéal pour estimer la quantité et l’état de la végétation.

« Des images de moyenne résolution, dont chaque pixel représente environ 1 km2, sont disponibles depuis près de 30 ans. On donc peut suivre l’évolution positive ou négative des indices de végétation dans le temps et sur l’ensemble du globe », poursuit Gérard Dedieu.

1 image du globe tous les 5 jours, avec une résolution de 10 m

« On a constaté, par exemple, que la saison de croissance des végétaux se rallongeait dans les régions nordiques en réponse au changement climatique. On a également montré qu’un épisode de sécheresse comme celui de 2003 avait un impact sur les forêts pendant plusieurs années, avec une augmentation de la mortalité des arbres. »

Les données de Spot, dont la résolution peut atteindre 2,5 m, sont utilisées pour réaliser des cartes d’occupation du sol mais aussi, depuis quelques années, pour gérer les exploitations agricoles : limiter l’apport d’engrais, estimer les besoins en eau, anticiper le rendement des récoltes…

Autre mission en cours pour le satellite : cartographier les couloirs écologiques de la France, les fameuses « trames verte et bleue » défendues par le Grenelle de l’environnement.

« Les haies, les bosquets, les forêts en bordure de cours d’eau… connectent les milieux entre eux, permettent aux animaux de se déplacer à l’abri des regards et favorisent la biodiversité, explique Gérard Dedieu. Actuellement, il n’existe pas de carte de ces corridors à l’échelle nationale, ce qui est nécessaire pour étudier l’évolution des populations de différentes espèces par exemple. »

Si les données de Spot sont de bonne qualité, les satellites Pléiades fourniront bientôt des images à 70 cm de résolution. Par ailleurs, Sentinel-2 offrira une couverture du globe tous les 5 jours avec une résolution de 10 m. « La végétation évolue rapidement. Ces images seront donc idéales pour suivre son évolution, notamment au niveau des parcelles agricoles », conclut Gérard Dedieu.

 

(1) Centre d’Etudes Spatiales de la Biosphère.

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