13 Novembre 2009

MEDES : 20 ans de médecine au service de l'homme dans l'espace

Le MEDES, institut de médecine et de physiologie spatiale, a soufflé sa 20e bougie à Toulouse, le 5 novembre, lors d'une grande soirée à la Cité de l'espace. Retour sur l'événement.

13 novembre 2009

300 participants

Ils étaient 300 participants à être venus célébrer l'événement lors de la soirée grand public organisée à la Cité de l'espace. Les échanges entre astronautes et leurs médecins ont été riches en anecdotes sur les missions passées ou en cours.

L'occasion aussi pour tous de retracer les 20 ans de médecine et de physiologie spatiales du MEDES. L'Institut a, en effet, été créé en 1989, à Toulouse, au moment du lancement du programme spatial Hermès.

Aux 2 membres fondateurs, le CNES et le CHU de Toulouse, se sont joints le CHU d'Angers et plusieurs universités : Paul Sabatier à Toulouse, Bordeaux III, Clermont Ferrand, Tours et Saint Etienne.

« Le MEDES permet d'assurer la continuité entre recherche et applications dans le domaine de la médecine et de la physiologie spatiales, explique Laurent Braak, son directeur exécutif. Il dispose d'une clinique spatiale, créée au sein du CHU de Rangueil, à Toulouse, ce qui en fait toute son originalité. »

Sélection des 6 nouveaux astronautes européens

Les 6 nouveaux astronautes de l'ESA. Crédits : ESA/S. Corvaja.
Les 6 nouveaux astronautes de l'ESA. Crédits : ESA/S. Corvaja.

La mission du MEDES est double : il développe au niveau européen des compétences en médecine et physiologie spatiales et valorise la recherche spatiale dans le domaine de la santé.

L'Institut, fort d'une équipe pluridisciplinaire de 20 personnes, médecins, infirmières ou encore physiologistes, contribue à la préparation des missions spatiales habitées de l'ESA, en lien avec le Centre européen des astronautes (ESA/EAC) à Cologne, en Allemagne.

Il réalise des visites médicales de sélection et d'aptitude des astronautes européens, s'occupe de leur suivi médical, avant, pendant et après les vols, et œuvre à la préparation d'expériences à bord de la Station spatiale internationale, l'ISS. Il a également participé à la sélection des six nouveaux astronautes européens.

« Sur les 42 derniers candidats en lice, plus de la moitié a été écartée pour des raisons médicales », souligne Bernard Comet, médecin qui suit les astronautes depuis 25 ans.

 

Des études pour contrer les effets de l'apesanteur

Parallèlement, le MEDES mène des recherches cliniques qui visent à contrer les effets de l'apesanteur sur l'organisme. Il se positionne d'ailleurs comme l'un des centres de référence des études de simulation de l'impesanteur et de ses applications cliniques.

Il étudie ainsi les effets des forces mécaniques sur l'os (un astronaute perd jusqu'à 1% de sa masse osseuse par mois en vol ) mais aussi tous les maux de l'espace : perte musculaire, exposition aux radiations, etc.

Des simulations sont reproduites au sol pour contrer ces phénomènes. Le MEDES a ainsi réalisé plus de 20 études, dont 2 sur le plan international et de longue durée.

« Nos avancées permettent, par exemple, une meilleure compréhension des mécanismes qui mènent à l'ostéoporose », détaille Laurent Braak. Un programme de recherche dans l'année à venir portera sur la gravité artificielle : une douzaine de volontaires seront soumis à l'accélération variable d'une centrifugeuse.

Le MEDES développe également des applications des services par satellite, qui ont conduit à développer plusieurs réseaux pérennes de surveillance épidémiologique et de télémédecine, notamment en Guyane et à l'essaimage de 2 sociétés.

(Source : ESA).

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