4 Juillet 2014

Le noyau de la comète 67P Churyumov-Gerasimenko prend forme

On ne voit encore aucun détail, mais, pour la première fois, la forme oblongue du noyau de la comète 67P Churyumov-Gerasimenko est clairement visible sur les images prises les 27 et 28 juin par la caméra OSIRIS-NAC de la sonde européenne Rosetta.
4 juillet 2014

4 pixels pour un noyau

Cette animation montre la rotation sur lui-même en 12,4 heures du noyau de la comète 67P Churyumov-Gerasimenko. Crédit : ESA/Rosetta/MPS for OSIRIS Team MPS/UPD/LAM/IAA/SSO/INTA/UPM/DASP/IDA
Cette animation montre la rotation sur lui-même en 12,4 heures du noyau de la comète 67P Churyumov-Gerasimenko. Crédit : ESA/Rosetta/MPS for OSIRIS Team MPS/UPD/LAM/IAA/SSO/INTA/UPM/DASP/IDA

4 pixels sur le capteur de la caméra OSIRIS-NAC ! Ce n’est pas encore suffisant pour discerner des détails, mais c’est déjà bien mieux qu’il y a une quinzaine de jours et le noyau de 67P Churyumov-Gerasimenko sort progressivement du néant. Vers la mi-juillet, le noyau devrait couvrir une vingtaine de pixels et sa forme se précisera de jour en jour. Il suffit de savoir que, au cours du mois de septembre, les images de la caméra OSIRIS-NAC* devraient être capables de détailler la surface avec une résolution de l’ordre de 10 cm, à la recherche du moindre bloc capable de déséquilibrer le module Philae lors de son atterrissage.

Oui, on parle d’atterrissage d’une façon générique ; à part pour l’alunissage, les astronomes ont choisi de se simplifier la vie (et de simplifier la nôtre !) en utilisant le terme « atterrissage » pour tous les astres, ce qui est tout de même plus simple que « acomètissage » ou « amarssissage » !

Le dégazage observé par la caméra OSIRIS-NAC il y a quelques semaines n’est pas vraiment perceptible sur les 36 images de cette animation acquises les 27 et 28 juin, mais, là aussi, les conditions d’observation vont rapidement s’améliorer et nous pourrons bientôt voir dans quelle ambiance gazeuse et poussiéreuse Rosetta s’apprête à plonger.

Encore 40 000 km...

La sonde européenne Rosetta n’est plus qu’à quelques dizaines de milliers de kilomètres de 67P Churyumov-Gerasimenko et les manœuvres de freinage continuent sans anicroche. Dans un peu plus d’un mois, le 6 août, la différence de vitesse entre la sonde et le noyau de la comète ne sera plus que de 1 mètre par seconde et Rosetta effectuera une série d’infimes modifications de trajectoires pour accompagner la comète sur son orbite autour du Soleil et s’en approcher progressivement. En novembre, à moins de 10 km d’altitude, elle larguera le module Philae qui devrait se poser sur le noyau en douceur.

*La caméra OSIRIS-NAC a été conçue et développée par le Laboratoire d'Astrophysique de Marseille (CNRS/Aix-Marseille Université) en partenariat avec la société ASTRIUM et plusieurs laboratoires européens.