La semaine dernière, les équipes ATV ont réalisé le premier System Validation Test (SVT), c’est-à-dire, une validation du bon état des communications entre les postes du Centre Spatial de Toulouse et le cargo lui-même, qui attend la dernière main chez Astrium-Brême. En résumé, on teste le « dialogue » entre le centre de contrôle et l’ATV-5?!
L’équipe sol a permis de faire cette validation sans pour autant bloquer le centre de contrôle «nominal» qui gère actuellement l’ATV-4.
Emilien Gaudin, ingénieur sol, est un des ingénieurs «ground control» qui a adapté la plateforme d’essais (ou «bandothèque») pour que ses collègues de l’équipe véhicule «parlent» directement à l'ATV-5, dans les mêmes conditions qu’ils le feront depuis l’ATV-CC nominal.
Julie Guiraud, une des responsables de l’équipe sol, raconte que ce test nécessite une organisation d’envoi et réception de données très rigoureuse pour éviter les «malentendus»: «C'était un vrai challenge. Il fallait communiquer avec l’ATV-5 à Brême sans gêner le fonctionnement de l’ATV-4, en vol.
C’est pour cela que les commandes de test pour l’ATV-5 ont été envoyés quand l’ATV-4 Albert Einstein était du côté opposé de la Terre et il y avait par conséquent une barrière physique entre les deux ATV.»
Un test du test
Une simulation a dû être faite avant la vérification finale des communications. C’est à ce stade là que l’équipe «simu» entre en action.
Johnny El Rassi a participé à cet entraînement : «quelques jours avant le SVT, notre équipe a dû connecter le centre de contrôle à un simulateur pour permettre à l’équipe véhicule de jouer la séquence avant d’envoyer des télécommandes au vrai ATV-5".
Le parcours des commandes
Une commande fait un long trajet pour arriver à destination. Pour les tests, les commandes qui sont envoyées depuis l’ATV-CC passent au centre de contrôle de la mission ISS à la NASA (Houston) pour arriver après à l’antenne américaine de White Sands dans le cas de l'utilisation de la constellation de satellites TDRS. Pour l’utilisation du satellite européen Artemis, les commandes ont envoyées à Redu, la station du satellite gestionnaire en Belgique. Enfin, les satellites envoient les commandes à l’ATV. L’info provenante de l’ATV fait le même parcours à l’envers.
Avec ce système d’échanges, le centre de contrôle et le véhicule ATV-5 ont dialogué à plusieurs reprises dans un créneau de 9h. Toutes les télécommandes prévues ont arrivé avec succès. Et les équipes ont été si efficaces que le test a duré la moitié de ce qui était prévu. Les opérations ont été coordonnées par le Mission Director de l'ESA Marcus De Deus Silva, qui a tenu à mettre en lumière le bon déroulement du test: "Ce premier SVT s'est terminé avec succès. Je tiens à remercier tous les participants pour leur contribution à cette réussite !
Maintenant on peut dire que les communications sont excellentes et que l’ATV-5 est donc prêt a être acheminé dans les jours qui viennent vers la Guyane d'où il sera lancé l’année prochaine. Un deuxième SVT aura lieu en mars cepuis Kourou.