7 Novembre 2012

La Charte « Espace et catastrophes majeures », sous présidence française

Tous les 6 mois, la Charte « Espace et catastrophes majeures » change de président. Après l’Agence spatiale du Japon, c’est au tour du CNES de prendre les rênes de cette coopération internationale qui aide les pays touchés par des catastrophes naturelles ou industrielles en leur fournissant des images satellites.

Au service des catastrophes

2000, l’odyssée de la Charte
Témoignage d’Ahmed Mahmood, représentant de l’agence spatiale canadienne (ASC)
au secrétariat exécutif de la Charte

 


Les satellites font des rondes quotidiennes autour de la Terre… Et ils ont une bonne vue… Alors pourquoi ne pas les mettre au service des catastrophes ? Leur faire photographier, en urgence, les pays qui viennent d’être frappés par un cyclone, un séisme ou une inondation afin qu’ils aient une vision claire de la situation ? Voici l’idée qu’ont eue les agences spatiales française, européenne et canadienne en 1999 et qui a donné naissance à la Charte « Espace et catastrophes majeures. » Ainsi, à chaque catastrophe de grande ampleur, les satellites des membres de la Charte – au nombre de 14 aujourd’hui – adaptent leur mission du jour pour photographier le pays touché. Et sous les 48 h, des images sont envoyées gratuitement aux pays sinistrés, leur permettant d’évaluer les dégâts et de savoir où aller pour aider les survivants. Un véritable élan de solidarité venu de l’espace…

  

La solidarité va-t-elle de soi ?
Réponse de Jacques Arnould, chargé de mission éthique au CNES

Retrouvez les chroniques de Jacques Arnould, chargé de mission éthique au CNES, dans notre rubrique de podcasts audio : « Mais qu’en pensent les étoiles ? »

Pléiades, un nouveau satellite sur le pont

L’œil perçant de Pléiades
Explications avec Hélène De Boissezon, responsable du service analyse et produits images au CNES

Parmi les dernières recrues de la Charte : le satellite français Pléiades, qui a rejoint les 24 satellites de cette « brigade du ciel » en décembre 2011 (un 2e exemplaire devant être envoyé dans l'espace en cette fin d'année). Sa très haute résolution de 70 cm en fait un observateur idéal en cas de séismes ou de catastrophes touchant les zones urbaines. Pour ce type de désastre, il est en effet indispensable de pouvoir distinguer les routes coupées, les ponts détruits, les bâtiments écroulés, les regroupements de population…

 

Pléiades
Pléiades
TerraSAR-X à travers les nuages
Explications avec Jens Danzeglocke, représentant du centre spatial allemand (DLR)
au secrétariat exécutif de la Charte
Outre des résolutions de plus en plus fines (moins de 1 m), les satellites offrent un autre avantage : être suffisamment nombreux et diversifiés pour arriver à acquérir des images de qualité et sans nuage de la zone sinistrée.

Ainsi, à chaque activation, ce sont les satellites les plus aptes à couvrir le lieu de la catastrophe qui sont mobilisés. Les images acquises sont ensuite compilées pour obtenir des cartes des dégats les plus précises possibles, et donc les plus utiles aux équipes de secours.


Quand la charte s’active !

L’accès universel, une couverture pour tous
Explication avec Steven Hosford, représentant du CNES au comité directeur de la Charte

Aujourd’hui, seuls un certain nombre d’utilisateurs, et donc de pays, sont autorisés à déclencher la Charte. Et lorsqu’il s’agit de déclencher la Charte pour un pays voisin, les intermédiaires se multiplient et de précieuses heures sont perdues… C’est pourquoi, désormais, la Charte pourra être activée par n’importe quel pays ayant fait une demande au préalable. Un accès universel pour réagir toujours plus vite et venir en aide à un maximum de victimes.

Qui active la Charte ?
Réponse de Philippe Bally, représentant de l’agence spatiale européenne (ESA)
au secrétariat exécutif de la Charte
Oui, il faut aller aussi vite que possible quand survient une catastrophe. Chaque heure compte. C’est ainsi qu’il existe un circuit simple et bien rodé pour déclencher la Charte. Il suffit en effet d’appeler un simple numéro de téléphone (confidentiel) pour mobiliser les satellites adéquats et obtenir des images de la zone sinistrée en moins de 48h.

Ces images seront bien sûr interprétées par des experts en cartographie avant d’arriver entre les mains des autorités du pays sinistré. Depuis sa création, la Charte a ainsi été activée plus de 350 fois.


Comment les secours se sont-ils organisés lors du tsunami du Japon ?
Coup de fil à André Husson, ancien représentant du CNES pour la Charte « Espace et catastrophes majeures »
Et sur le terrain ?
Réponse de Pierre Chastanet, chef de service SIG* au Centre opérationnel de gestion interministérielle
des crises (COGIC)  de  la  Direction  de  la  Sécurité  Civile  française

*Système d'information géographique.

Voir aussi