16 Décembre 2019

[Télécommunications] La R&D invente les satellites de demain

Les programmes de R&D sont indispensables à la conception de nouvelles générations de satellites de communication. Dans un contexte de concurrence mondiale exacerbée, ils permettent de développer les technologies innovantes qui répondront aux usages futurs.

Pour son 250e vol, le 26/11/2019, le lanceur Ariane a emporté dans l’espace le satellite de télécommunications égyptien TIBA-1, le premier à intégrer un processeur numérique issu du programme de recherche et technologie du CNES FAST. En 2021, Konnect VHTS réunira les briques technologiques de dernière génération nées des programmes Neosat (plateformes électriques), THD-Sat (Internet à très haut débit), FLIP et FAST (charges utiles flexibles). 

Ces deux exemples illustrent l’importance de la R&T et de la R&D pour développer de nouvelles technologies et les traduire en produits répondant aux nouveaux usages et aux besoins des opérateurs.

Des cycles d’innovation de plus en plus courts

« La nécessité de renforcer la R&D s’est imposée dans les années 1990 et 2000 », se souvient Jean-Pierre Diris, sous-directeur des projets de télécommunications et de navigation au CNES. Le programme Stentor a alors permis la qualification des filières industrielles Spacebus de Thales Alenia Space et Eurostar d’Airbus Defence and Space. Puis le mouvement s’est fortement accéléré durant la dernière décennie, avec des cycles d’innovation beaucoup plus courts. 

Aujourd’hui, les satellites de télécommunication sont totalement électriques, plus puissants et plus capacitaires. Grâce aux processeurs numériques, ils ne se limitent plus à transmettre les signaux, mais sont capables de les traiter, ce qui permet une plus grande flexibilité.

Nos différents programmes ont permis aux industriels français de figurer parmi les leaders mondiaux dans un contexte de concurrence internationale qui s’exacerbe.

Jean-Pierre Diris

Vers des satellites reconfigurables

La R&D d’aujourd’hui a pour but de développer dans un horizon de 5 à 10 ans de nouvelles filières de satellites entièrement numériques qu’il sera possible de reconfigurer en orbite en fonction des évolutions du marché. Fabriqués en petite série à des coûts fortement réduits, ils seront accessibles aux opérateurs commerciaux et à de nouveaux entrants. 

Le CNES travaille également sur des technologies nouvelles comme les communications optiques, la photonique, les processeurs et antennes numériques de nouvelle génération, ou encore les communications quantiques. « Nous évaluons aussi de nouvelles missions de télécommunications au service de la société, notamment la 5G et l’Internet des objets par satellite. Ces deux domaines vont permettre de développer des constellations en complément des satellites de télécommunication géostationnaires. Nous en sommes sur ces sujets à des études amont. »

Le rôle du CNES

Le CNES accompagne par son soutien technique et financier les mutations du secteur des télécommunications en positionnant l’industrie nationale à un niveau d’excellence et en protégeant des savoir-faire uniques en Europe. Les innovations développées pour ce secteur très dynamique des télécommunications commerciales bénéficient aux autres thématiques comme les satellites militaires et les satellites d’observation ou scientifiques.


A lire, le nouveau CNES Mag n° 82

Pour prolonger la thématique, vous pouvez lire en ligne gratuitement, le nouveau  CNESMAG. Au sommaire de ce numéro 82 : « Télécommunications spatiales, bienvenue dans une nouvelle ère ». Pour tout savoir sur la révolution en cours  dans le domaine des télécommunications par satellite, incontournables pour connecter demain l'ensemble des habitants de la planète et leur apporter des nouveaux services dans tous les secteurs de leur vie quotidienne.